Combiné Biebrza "brame de l'élan" et forêt de Bialowieza Du 16/09/2010 au 26/09/2010


Ne perdez pas la boussole ! Suivez-moi dans mes voyages.
Découvrez, jour après jour, mes notes et mes photos.

Faunes et paysages merveilleux sont au détour de chacun d'eux.

 

 

 

 

 


Combiné Biebrza "brame de l'élan" et forêt de Bialowieza

Du 16/09/2010 au 26/09/2010 - 3 participants

 

Le 16 septembre 2010 au soir " BIEBRZA "

Nous sommes arrivés le soir, en traversant la vallée dans un endroit que je connais bien pour sa fréquentation des élans. Là, dans une demi-pénombre, une femelle jaillit devant nous avec ses deux petits de l'année. Nous sommes restés dix minutes sans bouger, simplement à l'observer. Puis elle s'est éloignée doucement, traversant une petite saulaie, pour se rendre dans une roselière. Les personnes m'accompagnant sur ce voyage furent ravies de cette entrevue. Dès le premier soir, à peine parvenues à destination, leurs premiers élans à la lueur de la lune montante : Quel bonheur !
 

Le 17 septembre 2010

Nous partons aux aurores dans les profondeurs de la Biebrza. Des sons plaintifs, d'autres rauques, s'élèvent au loin. Les deux plus grands cervidés d'Europe sont en rut. Les cerfs font vibrer l'atmosphère du marais par leurs brames puissants et rauques, tandis que l'on peine à entendre ceux de l'élan que l'on pourrait facilement confondre. Dans cette région, où l'ours côtoie ces deux mammifères, il faut se trouver à moins d'une centaine de mètres pour entendre correctement le brame étouffé et plaintif de l'élan. Cachée par une légère brume, nous distinguons une femelle élan parmi des phragmites (roseaux). Elle n'est malheureusement pas suivie par un mâle, objet de notre recherche, mais nous sommes toutefois ravis de voir cet élégant animal nous faire l'honneur de la pose.

Nous la laissons en paix et reprenons notre périple à travers ces immensités marécageuses. Au bout d'une heure, nous sommes survolés par un pygargue à queue blanche, le plus grand de nos aigles en Europe. Il approche les 2 mètres 40 d'envergure, ce qui fait de cet oiseau l'empereur des cieux. Puis très vite, d'autres rapaces nous survolent passant au-dessus des tourbières. Des busards des roseaux, un épervier et beaucoup d'autres espèces, comme le faucon hobereau, s'offriront à notre regard dans le ciel bleu, de temps en temps parsemé de gros nuages blancs. Nous observerons ce matin-là plusieurs biches accompagnées de deux cerfs, paraissant être des individus relativement jeunes, voire trois à quatre ans.

Nous arrivons déjà au terme de cette journée riche en observations de toutes sortes. Dans le lointain, on aperçoit sur les tourbières plusieurs élans dont un mâle. Nous les observerons alors jusqu'à la nuit à l'aide d'une lunette terrestre.


 

Le 18 septembre 2010

5 heures du matin. Nous partons alors que les toutes premières lueurs de l'aube se font à peine apercevoir en direction de l'est. Nous avons beaucoup de chance, la voûte du ciel est inondée d'étoiles, encore une belle journée qui s'offre à nous. La forêt raisonne de plaintes étouffées. Plus loin, se fait entendre un cerf, tandis que les grues trompettent sur les tourbières.

Nous progressons silencieusement et parvenons sur une ouverture. Là, devant nous, une femelle et son petit. Quant aux grands mâles, ceux-ci restent beaucoup plus discrets malgré leur brame étouffé. Tout à coup, l'élan est là devant nous, telle une apparition surgie de nulle part. Superbe mâle ! Il est juste là, entre les jeunes saules et la végétation herbacée du marais, plus majestueux que jamais. Ce mâle en impose vraiment. Faisant mine d'approcher, il disparait de nouveau dans une saulaie qui borde une grande phragmitaie de plusieurs dizaines d'hectares.

Nous continuons le long de cette immensité de phragmites pour arriver sur un promontoire sableux, boisé de pins sylvestres. Devant nous, un océan de roseaux. Un cerf passe alors devant nous avec ses deux biches, un rival les suit de près. Nous contemplons ces immensités où nous repérons un arbre mort au milieu de la roselière. Là, un pygargue est branché, des busards des roseaux chassent. Dans le courant de la journée, lors d'une balade, nous croisons la route de trois jeunes coucous, des retardataires en principe. Dans nos régions, les coucous sont déjà partis pour des cieux plus cléments, se dirigeant tout droit vers les contrées africaines depuis la fin août. Les nôtres faisaient le plein de chenilles. Nous en recroiserons un à deux spécimens plus tard durant nôtre séjour.

 

                                         

L'un de mes trois compagnons possède un certain talent pour le dessin. Il a apporté de quoi faire des esquisses de terrain, s'étant inspiré, entre autre, de Robert Hainard (grand artiste et philosophe de la nature). Ce voyage commence bien pour lui, une belle petite production en vue...

Gregory Patek

Le soir tombe vite et les chants des grues raisonnent à travers la Biebrza tandis que les deux grands cervidés de ces lieux commencent à s'activer. Sur le chemin du retour, un jeune renard de l'année flâne sur le talus, cherchant sa pitance.
 

Le 19 septembre 2010

Le jour pointe et nous sommes déjà au cœur de cette immensité sauvage. Nous nous dépêchons de rejoindre notre point stratégique, une petite enclave sur une tourbière. Nous y parvenons juste avant le lever du soleil : rien a priori. Puis, un léger bruit derrière nous dans les saules se fait entendre et un jeune élan mâle avec deux petites pointes en guise de bois se détache dans une légère brume.

 

                                        

Après l'avoir observé cinq bonnes minutes, nous le laissons en paix et nous continuons quelques centaines de mètres pour arriver à notre point d'affût. Là, un spectacle nous y attend ... Je ne vous en dirais pas plus, la photo étant beaucoup plus éloquente que mes mots.

Nous observerons deux pygargues, et bien d'autres rapaces tout au long de notre journée, sans compter les divers passereaux et des casse-noix mouchetés, magnifiques corvidés au plumage chocolat, recouvert de taches semblables à des gouttelettes de rosée. Dans le courant de l'après-midi, un aigle criard s'offre à nous dans un ciel bleu azur. Au crépuscule, nous sommes sur une immense tourbière, peut-être 25 000 ou 30 000 hectares, je ne pourrais le dire avec exactitude, mais cela doit être à peu près cela. Deux élans mâles apparaissent dans la phragmitaie à coté de nous. Nous nous observons mutuellement, les deux partis restant immobiles. Au bout d'un moment, les deux compères conviennent que l'on ne représente pas un danger à leur égard et continuent alors à vaquer à leur occupation : chercher la gent féminine pour transmettre leurs gènes...

Contrairement aux cerfs élaphes, le brame de l'élan est beaucoup moins agressif. Vis à vis de leurs concurrents mâles, ils se tolèrent et les combats se font beaucoup plus rares. Nous finirons ce crépuscule en écoutant les cerfs bramer tandis que le marais se drape d'un voile brumeux. Dans le ciel, quelques bécassines passent, se mêlant aux diverses chauves-souris.

Le 20 septembre 2010

Nous partons alors qu'il fait encore nuit et que les étoiles scintillent au firmament. Nous arrivons avant même que le jour se soit levé dans cette saulaie où la veille nous avions repéré beaucoup de traces. A peine notre approche commencée, je repère le brame d'un élan à peine audible. Cela me surprend toujours quand je pense à l'animal qui en est l'auteur. Mes trois compagnons en sont encore plus surpris ... Il est très proche ... La lumière tarde à venir ... Enfin, nous voyons l'animal à travers la saulaie, mais impossible de le voir dans son entier. Il accompagne une femelle suivie d'un jeune. Ils s'amusent alors à disparaître et réapparaitre tels des fantômes narguant des incrédules que nous sommes devant la merveille de ce spectacle. Nous les entendons pourtant très distinctement patauger, puis ils s'éloigneront un peu, s'enfonçant dans la saulaie.

 

Sur notre sente, nous verrons une multitude de crapauds communs, grenouille ocsirine, et de temps en temps, des couleuvreaux (petit de la couleuvre) à collier.

Un peu plus tard nous observerons des biches et un cerf à peine visible dans les roseaux. Il est déjà presque 10 heures et il est grand temps de penser à notre petite pause café quotidienne.

En début d'après-midi, nous partons pour un nouveau secteur de la Biebrza où, peut-être, nous pourrons contempler des oiseaux de toutes sortes. Nous arrivons proche de la rivière qui a donné son nom à ce paradis terrestre. Quel merveilleux paysage, on pourrait se croire dans un delta.

 

Quelques sternes virevoltent au-dessus de l'eau, tandis que des cygnes cherchent leur nourriture. Dans le ciel surgit un balbuzard pêcheur, splendide rapace appartenant à la famille des aigles. Avec mes compagnons nous l'observons décrire des cercles au-dessus de la Biebrza. C'est sûr, il a repéré un poisson étourdi qui doit se prélasser à la surface. Il plonge... loupé ... Il recommence à cercler et replonge s'enfonçant à mi-corps dans les eaux pour ressortir avec sa proie. Il s'éloigne en l'emportant pour se mettre à couvert.

Le 21 septembre 2010 départ pour BIALOWIEZA

Dernière matinée. Le jour pointe sur une tourbière et un élan mâle. Il a légèrement gelé ce matin et une légère brume drape la scène tandis que le ciel se colore d'une légère teinte rose orangé en arrière-plan, magnifique instant pour nous.

  

Nous continuons peut-être 2 ou 3 km. Nous apercevons un mâle avec une femelle. Il la suit et sent l'air pour être certain de la réceptivité de celle-ci. Après ces observations, le temps à passer et nous reprenons le chemin du retour, toujours en prenant soin de ne pas faire de bruit. Nous croisons un casse-noix moucheté. Il s'envole suite à un très léger bruit à nos côtés.

On peine à trouver ce qui a bien pu faire fuir notre casse-noix. Là, dans les saules et les aulnes, une femelle avec ses deux petits se nourrissent : instant magique. Elle est juste à15 mètres de nous et, ni les uns, ni les autres, ne les avaient remarqués dans ce fouillis végétal.

    

Nous regagnons la voiture, avalons un petit café, et, direction la forêt de Bialowieza. Après une longue route, en milieu d'après-midi, nous arrivons enfin à Bialowieza où nous déposons nos affaires.

L'heure de la forêt a sonné. Il est grand temps si l'on veut en profiter. Aussi, nous nous postons à l'affût d'où l'on peut aussi bien voir sur l'eau que dans une plaine arborée. Il y a à peine un quart d'heure que déjà les cerfs font vibrer l'atmosphère. L'un d'eux est justement posté derrière la rivière, en lisière. Mais ce petit malin restera à couvert...

  

Le crépuscule tombe et nous avons entrevu un énorme sanglier passé à côté de nous. Un castor se décide à sortir. Il nage jusqu'à la berge où il monte et fait sa toilette. Sur le chemin du retour, un chien viverrin traverse dans la pénombre, juste devant nous. La nuit s'installe enfin, soulignée du chant des cerfs.

Le 22 septembre 2010

Aux premières lueurs de l'aube, nous sommes déjà en forêt. Nous traversons une magnifique futaie où nous trouvons de grands chênes, dont la moyenne d'âge est, à peu de chose près, 250 ans, mélangés à bien d'autres essences telles que des tilleuls, des érables planes et champêtres, des ormes - et oui, il y a toujours des ormes dans cette forêt -, des pins sylvestres, des épicéas et encore bien d'autres... Tout à coup, un soufflement suivi d'un second, un bison puis un deuxième sont cachés derrière un chêne. Ils sont à peine à 20 mètres de notre position...

  

Les bisons s'éloignent doucement et finissent par disparaître dans la végétation. Nous reprenons notre approche, et, un peu plus loin, nous ferons détaler un énorme solitaire (sanglier), à qui le repos est quasi interdit dans ces lieux car les loups rôdent...

En pleine après-midi, les premiers cerfs commencent à bramer, environ entre 15 heures et 16 heures. Des biches passent un peu plus tard en fin d'après midi. Nous observerons une rainette verte, petite grenouille arboricole.

Puis nous croisons la route à une compagnie de sangliers occupés à glaner les glands des chênes tricentenaires, faisant à peine attention à nous...

En fin de soirée, une chouette chevêchette chante dans le lointain, tandis que des nuées de gros-becs passent au-dessus de nous pour rejoindre les arbres dortoirs. Durant la journée, nous en avons observé plusieurs centaines, magnifiques passereaux au bec nacré. Bercés par la clameur des cerfs, nous finirons cette soirée éclairée par les doux rayons de la lune...

Le 23 septembre 2010

Nous partons en direction d'une zone marécageuse, traversant de très belles futaies. Comme à notre habitude, nous nous sommes levés bien avant le chant du coq, il fait tout juste jour et le soleil ne se lèvera pas avant une heure trente. La forêt semble frémir, dû aux brames des cerfs, et c'est toujours une émotion forte d'assister à cette représentation que la nature nous offre. Un cerf ne me paraît pas si éloigné, aussi je vérifie que le vent soit bien de face, puis nous empruntons de petites sentes pour remonter vers lui, quatre cents mètres à faire en prenant garde de ne pas faire craquer la moindre petite branche. Ca y est, il est là devant nous, majestueux, bramant dans cette futaie embrumée, magnifique matin comme je les aime depuis toujours. Je vois dans le regard de mes compagnons cette lueur de joie et d'émotion pure...

Le cerf s'enfoncera légèrement dans la végétation et nous repartirons sur la pointe des pieds sans le déranger, tout en l'écoutant bramer dans notre dos. Deux ou trois kilomètres plus loin, nous arrivons sur le grand marais où nous entendons des cerfs, impossible de les voir, mais le paysage est grandiose. Nous restons là à observer des oiseaux, tels les pics et nombreuses espèces de passereaux dont les gros-becs par centaines, c'est impressionnant. Quelque chose bouge dans les hautes herbes, un cerf éclairé par les premiers rayons de soleil apparaît. Encore un instant magique...

Nous l'observons un court instant, puis le cerf disparaît dans cette végétation dense. Il rejoint la forêt, là où peut-être attendent les biches... Nous reprenons notre approche à travers la haute futaie. Notre chemin croisera ceux de nombreux sangliers, ainsi que ceux des gros-becs, affairés à la recherche de nourriture, toujours par immenses groupes de plusieurs centaines. Un peu plus loin, nous tomberons presque nez à nez avec un bison.

L'après-midi, il fait bon flâner dans la forêt. Ici, bien souvent, l'automne est comparable avec l'été indien du canada, et nous en profitons pour observer les oiseaux, prendre des photos de paysages, etc. Le soir, nous nous retrouvons à l'affût, sur le bord d'une clairière. Un chien viverrin passe dans la pénombre, puis des biches et de nombreux sangliers sortiront au clair de lune.

Le 24 septembre 2010

Nous partons pour toute la journée avec notre pique-nique. À l'aube, magnifique instant de la journée si éphémère, les clameurs des cerfs raisonnent dans la grande sylve. Nous croisons la route de plusieurs compagnies de sangliers, affairés à la recherche de leur nourriture. C'est à peine si nous les perturbons dans leur occupation, certains même, partirons pour reprendre leurs petites affaires à une centaine de mètre de nous.

Dans les confins de cette forêt où règnent une quiétude et une ambiance mystérieuse, nous surprenons une petite troupe de bisons se rendant dans un marais des plus magnifiques où un couple de castors s'est installé et a construit un barrage qui inonde une partie du sous-bois.

    

Après cette rencontre avec les bisons, nous avons l'impression d'avoir remonté le cours du temps, et de s'être plongé en pleine préhistoire. On s'attendrait presque à voir un rhinocéros laineux passé devant nous, ou encore un troupeau de mammouths... Nous sommes de nouveau à couvert sous la voûte de la canopée, là même où les rayons de lumière ne pénètrent que lorsque qu'un de ces arbres tricentenaire est abattu par la foudre ou autre incident naturel... Le sous-bois est magnifique, les arbres s'élèvent à plus de 35 mètres, voire plus de 40 mètres, telles des cathédrales. Nous avons l'impression qu'ils touchent les cieux. Des gros-becs s'envolent par centaines.

Nous ferons une rencontre furtive avec un de ces super-prédateurs, le lynx, qui nous laissera à peine le temps de l'observer, coupant la sente à moins de soixante mètres, vision fantomatique du félin. Nous croiserons plusieurs biches dans le courant de la journée. En fin de soirée, au crépuscule, un chant au-dessus de nos têtes attire notre attention : une chouette chevêchette se déplace d'un arbre à un autre et nous l'apercevons à plusieurs reprises. Enfin elle se pose à découvert et nous l'observons quelques instants. Le soir au clair de lune, nous sommes sur le bord d'une prairie observant une troupe de sangliers qui mulotent devant nous dans une légère brume. Cette troupe compte quatre adultes dont deux sont vraiment surprenants par leur taille. Le reste est composé de marcassins. Nous sommes assis dans l'herbe, à bon vent, dans l'ombre des arbres, tandis que les sangliers sont à découvert sur cette prairie éclairée par le rayonnement de la lune. Soudain, l'attitude de la plus grosse des laies change, elle se fixe sur la lisière et toute la troupe s'immobilise. Elle s'avance de plusieurs dizaines de mètres, tout en restant sur ses gardes. Nous ne quittons pas du regard l'endroit visé par cette dernière. Une ombre furtive apparaît comme un fantôme dans la brume, de couleur très claire. Elle donne l'impression d'une silhouette grise contrairement aux sangliers qui eux sont manifestement très sombre alors qu'ils sont exposés à la luminescence de la lune. La laie donne l'alerte en soufflant et toute la troupe se dirige dans le sens opposé à cette apparition lupine. L'animal semble ne pas juger la chose intéressante et s'en retourne en un demi-tour sur lui-même pour disparaître aussi vite qu'il était apparu.

Magnifique apparition fantomatique au clair de lune qui nous laissera une trace indélébile...

Le 25 septembre 2010

Ce matin est plus dur que les autres, la fatigue du séjour, qui fut mené sur un rythme soutenu, commence à se faire ressentir. Malgré cela, tout le monde s'est levé alors qu'à l'extérieur, il fait encore nuit noire. Nous nous dirigeons vers un sentier souvent fréquenté par les loups, mais, malheureusement, nous rencontrons des personnes qui sont là non pas pour les loups, ou tout autre animal, mais pour la cueillette des champignons. Nous sommes donc obligés de reprendre la route pour nous rendre dans un second endroit, le secteur où nous nous trouvions hier soir au clair de lune. Au détour d'un virage, je suis obligé de stopper le véhicule, un bison, puis un deuxième, me font obstacle.

Les bisons s'éloignent. Nous prenons la décision de les pister. Je gare la voiture et nous remontons tant bien que mal la piste à travers un sous-bois dense. De temps en temps, nous trouvons une empreinte sur une taupinière ou même dans les feuilles jonchant le sol. La piste semble bonne. Nous arrivons enfin dans un endroit beaucoup plus clair où les chênes, plus que centenaires, sont de toute beauté. Là, un bison pâture. Un énorme taureau proche de la tonne sans aucun doute. Celui-ci avait peut-être traversé avant les deux autres ou alors, ce fut simplement le fruit du hasard que la piste nous conduisît ici.

Nous rebroussons chemin pour reprendre le véhicule car nous n'avons pas perdu de vue notre idée, avant de croiser ces animaux sortis tout droit des âges... sans compter qu'il n'est pas tard, tout juste 7 heures 45, l'avantage de se trouver 2000 kilomètres plus à l'Est. Arrivés dans la zone souhaitée, nous reprenons notre approche. Des sangliers croisent notre route ainsi que des biches en compagnie d'un cerf. Après de multiples arrêts pour écouter, observer, et tout simplement profiter de notre dernière matinée, nous repérons un mouvement dans la végétation à plusieurs dizaines de mètres de nous. Nous restons immobiles tandis que les mouvements s'intensifient. Nous distinguons entre les broussailles arbustives des formes de canidés. Et oui, ce sont bien des loups qui s'agitent devant nous. Ils sont cinq en tout.

    

Notre matinée fut plus que récompensée. En rentrant, nous apercevrons une martre traversée devant nous. En fin d'après-midi, nous repartons dans la grande sylve où nous verrons un passage de grues en migration dans les cieux, tandis que dans la canopée, les gros-becs s'activent à la recherche de graines. Nous ne rencontrerons pas de gros mammifères.

 

Ainsi s'achève notre voyage. Que de merveilles aurons-nous observées !