Forêt de Bialowieza en Hiver Du 22/01/2011 au 29/01/2011


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Faunes et paysages merveilleux sont au détour de chacun d'eux.

 

 

 

 

 


Forêt de Bialowieza en Hiver

Du 22/01/2011 au 29/01/2011 - 3 participants

 

Le 22 janvier 2011 en fin d'après-midi "Bialowieza"

Arrivés à Bialowieza, il fait déjà nuit et pourtant, il n'est que 17h30. Nous sommes accueillis chaleureusement avec une boisson bien chaude.

 

Le 23 janvier 2011

Nous partons alors que l'aube commence à peine à se lever. Nous prenons des sentes qui mènent à une prairie. En fait, c'est un lieu où se trouve un charnier pour les loups.

Il fait à peine jour quand nous arrivons sur les lieux. Je distingue une forme, puis d'autres; ce ne sont pas des loups mais 5 pygargues qui se sont invités au festin.

Les pygargues laissent la place à une flopée de grands corbeaux.

    

Trois bisons se trouvent non loin de là. Ils grattent la neige à la recherche de fourrage, lichens, et autres plantes dissimulées. Le soleil brille, les bisons s'éloignent et rentrent tout doucement à couvert. Le petit matin a fait place au jour et les paysages sont magnifiques. La forêt est enveloppé dans son manteau neigeux, on pourrait croire que la vie a cessé, pas un bruit, juste nous perdus dans l'immensité.

Mes compagnons sont intrigués par le nombre de traces rencontrées : beaucoup de cervidés, de sangliers, quelques traces de bisons, mais aucunes traces de prédateurs comme le loup, le lynx, le renard ou autres petits carnassiers. Je leur explique que c'est normal. Ici, règne un équilibre presque parfait entre les différentes populations des proies et de leurs prédateurs, et, ces derniers sont bien présents mais ne pullulent pas comme ce que l'on peut entendre par chez nous à tout bout de champ, trop de renards, trop de martres, etc.

En fait, certaines personnes confondent les mêmes animaux qu'ils voient et les comptent de nouveau à chaque entrevue, hors tous les prédateurs ont un territoire et supportent bien mal les intrus, si ce n'est qu'à l'époque de la reproduction, un couple avec les jeunes. Une fois ces jeunes élevés, ils partiront à la recherche de leur propre territoire, et beaucoup ne survivront pas dû au fait des intempéries, maladies, coups de fusil, voitures, prédations, famines "animaux inexpérimentés", ou encore trop faibles ... enfin bref, ça pullule pas vraiment.

Voilà ce que j'ai expliqué ce jour-là à mes compagnons qui s'étonnaient de l'absence de traces dans la neige des prédateurs alors que les herbivores et les micromammifères (petits rongeurs) ont l'air de déambuler dans la grande sylve dans tout les sens.

Ah ! Une empreinte de carnassier : les traces d'un renard certainement à la recherche d'un campagnol ou autre mulot à se mettre sous la dent, par les temps qui courent, c'est devenu plus que vital de faire ripaille.

En ce qui nous concerne, nous croiserons la route d'une troupe de cervidés qui traversa devant nous sans même faire attention à notre présence.

Cet après-midi, le soleil brille sur des paysages enneigés, véritables joyaux scintillant de mille feux.

De tout l'après-midi nous ne croiserons plus âme qui vive. La nuit commence déjà à tomber lorsque le silence est rompu par un long hurlement, puis un autre.

Au cœur de cette forêt magique, nous assisterons à un véritable concert donné par l'une des meutes de loups qui y vivent. Celle-ci, je la connais bien. Elle est normalement composée de six à sept individus et cela fait maintenant de nombreuses années que je croise certains de ses membres régulièrement, seuls ou en petits groupes. Mes compagnons resteront dans leur songe après ce concert, moi de même...

 

Le 24 janvier 2011

L'aube se lève sur nous. Nous sommes déjà en forêt depuis un quart d'heure. Nous sommes retournés sur les lieux du concert où nous recherchons des indices de la présence de la meute pour savoir si elle était à-peu-près au complet ou s'il ne se trouvait que deux ou trois individus isolés du reste de la meute.

Une bonne heure se passe avant que nous trouvions les premiers indices de leurs présences. Apparemment, la meute est au complet : dans la neige, six voies se séparent pour franchir une rivière gelée.

Une petite caractéristique des loups, c'est qu'ils se déplacent en file indienne et que tant qu'ils ne sont pas forcés de rompre cette file, on ne distingue jamais le nombre de loups différents, vu qu'ils marchent dans les pas l'un de l'autre, traçant ainsi une seule voie unique.

Nous reprenons notre approche dans l'espoir de croiser, sinon des loups, au moins l'une des nombreuses espèces de mammifères vivant en ces lieux...

Là ! Devant nous, les véritables seigneurs de Bialowieza se trouvent à quelques mètres : une petite troupe de bisons composée de quelques femelles, jeunes, et bizarrement, un grand mâle qui devrait en principe se trouver avec d'autres taureaux et non pas des vaches.

    

Ils sont afférés à la recherche de nourriture et d'autres choses, comme se rouler dans la neige, se donner quelques coups de tête dans l'arrière-train "pousse-toi de là". Nous ferons une magnifique observation d'au moins trois quarts d'heure car dans ces cas-là, on ne fait guère attention au temps qui passe !

L'après-midi, nous observerons un jeune renard peu craintif qui nous observa, assis sur son arrière-train, de longues minutes. Nous ne reverrons rien jusqu'à la tombée de la nuit, mis à part quelques oiseaux en quête de nourriture.

 

Le 25 janvier 2011

Le ciel s'éclaircit à l'est, le jour se lève. Les hululements d'une chouette de tengmalm retentissent dans les sous-bois. Un bruit sourd à coté de nous fait tressaillir mes compagnons qui ne sont pas habitués au bruit nocturne de Bialowieza. Nous venons simplement de croiser, dans la pénombre, des bisons.

Notre approche reste infructueuse alors que nous prenons bien garde à ne faire aucun bruit et que le vent soit bon. Nous observerons deux gélinottes perchées, occupées à se nourrir de bourgeons de saule, et, bien entendu, de nombreux pics et autres passereaux.

L'après-midi, nous repartons en forêt où il fait vraiment très beau. Nous marchons à pas de loup (si j'ose dire) et j'emmène mes compagnons dans une toute petite sente que je connais très bien et que j'affectionne particulièrement. Elle nous donne la possibilité de pratiquer de superbes approches, et de plus, elle coupe le territoire d'une meute de loups, ainsi que celle de plusieurs lynx.

Nous dérangeons des sangliers qui, dans leur fuite, poussent de grands souffles. Plus loin, la neige paraît rougeoyante. Nous nous approchons et distinguons une masse inerte.

Un chevreuil a terminé sa vie dans ces lieux. Peut-être des loups ... Au mois d'octobre dernier, j'en avais croisé un à l'approche pas très loin de ce lieu.

D'après les indices de présence, nous n'avons pas à faire à des loups, mais à un lynx...

Nous remontons la piste qui apparemment semble encore toute fraiche, les traces n'étant pas encore gelées. Nous prenons encore plus garde à ne faire aucun bruit et de rester à bon vent. Une bonne trentaine de minutes se seront écoulées quand nous repérons une masse sombre qui a l'air de nous épier. Il est bien là, couché, en train de nous observer.

  

Un bruit détourne son attention. Il semblerait que quelque chose l'inquiète encore plus que notre présence : il se lève et finit par disparaître. Quant au bruit, nous avons attendu, attendu ... mais en vain.

Plus tard, nous croiserons des bandes de passereaux, plusieurs centaines, beaucoup de gros-becs, de bec-croisé, des pinsons du nord et des arbres, divers bruants, etc.

 

Le 26 janvier 2011

En se levant ce matin, nous avons une surprise. Il a neigé une bonne partie de la nuit et les paysages que nous allons découvrir vont être superbes, et de plus, toutes les traces que nous croiserons seront fraîches. À notre arrivée en forêt, nous sommes accueillis par le chant d'une chouette chevêchette. Je l'appelle mais rien n'y fait, elle n'est pas décidée. Le jour se lève et nous découvrons un nouveau paysage. Malgré les raquettes, nous progressons lentement à travers ce paysage digne du grand nord.

  

Nous finirons par rencontrer un bison isolé alors que la neige se met à retomber. Nous rentrons sur une décision commune pour se mettre au chaud devant un bon café.

 

Le 27 janvier 2011

Il ne neige plus. La forêt s'est de nouveau drapée dans son manteau blanc lorsque le jour se lève, laissant apparaître un paysage féerique. Ce matin, nous marcherons en vain, mais, en arrivant non loin de la voiture, nous tomberons sur une femelle d'élan qui s'apprête à traverser le chemin. Elle traversera, sans même nous avoir vus, et disparaîtra dans l'épaisseur des broussailles.

    

L'après-midi, nous déambulons à travers la grande sylve. Rien ! Juste des paysages sublimes, sans oublier les divers passereaux...

 

Le 28 janvier 2011

Debout à l'aube, nous partons en forêt pour la dernière fois. Eh oui, demain c'est déjà le départ pour Varsovie...

Dans les sous-bois le chant d'une chevêchette raisonne, une biche et son jeune traversent loin devant. Presque deux heures se sont déjà écoulées depuis le petit jour.

Je me dirige vers un endroit où j'observe les bisons régulièrement. Aux abords de la zone, effectivement, je relève des traces toutes fraiches. Je m'adresse à mes compagnons qui ne sont pas loin. Nous déchaussons les raquettes, et nous marchons sur la pointe des pieds. Il faut ne pas faire craquer la neige, mais surtout les branches qui sont enfouies en-dessous. Avec les raquettes nous avons plus de mal à éviter les branches, aussi, nous préférons les laisser sur place, nous les récupérerons à notre retour.

Effectivement, les bisons sont bien là à 200 mètres de l'endroit où nous avons déchaussé.

  

Nous ferons une magnifique observation, les bisons sont vraiment l'un des derniers emblèmes de notre faune sauvage d'Europe. Pour moi, il est encore plus que ça, il s'agit de ma machine à remonter le temps car à chacune de nos rencontres, il me transporte à la préhistoire...

Mes compagnons souhaitent rentrer pour se reposer considérant que leur voyage fut plus qu'une réussite. Nous avons eu beaucoup de chance : le climat aurait pu être bien pire et les animaux étaient au rendez-vous.

 

Le 29 janvier 2011

C'est le départ. Nous regarderons une dernière fois la forêt en la traversant, direction Varsovie.