Pologne à la carte : Bialowieza et la vallée de la Biebrza Du 18/11/2011 au 29/11/2011


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Faunes et paysages merveilleux sont au détour de chacun d'eux.

 

 

 

 

 


Pologne à la carte : Bialowieza et la vallée de la Biebrza

Du 18/11/2011 au 29/11/2011 - 2 participants

 

Le 18 novembre 2011

Le temps à Varsovie est bouché, le plafond bas, et toute la capitale est prise dans un digne brouillard Londonien....

J'attends impatiemment de rencontrer mon compagnon et sa compagne. Leur avion devrait se poser dans une heure à F.Chopin. Ils arrivent enfin  et nous ferons connaissance sur le chemin.

Nous arrivons en forêt de Bialowieza et je m'aperçois qu'il a neigé sur 5 à 6 km en pleine forêt. Nous rencontrons plusieurs petites troupes de cervidés sur la route ou sur les talus : en tout, une bonne quinzaine.

 

Le 19 novembre 2011

Ce matin, première prise de contact avec le milieu et puis direction la ville qui borde la forêt où nous ferons la visite du grand marché. Nous partirons ensuite à l'affût après le déjeuner, mais rien ne bougera. Le calme absolu !

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Le temps est incertain, il commence à pleuvoir légèrement.

 

Le 20 novembre 2011

Nous partirons en forêt alors qu'il fait encore nuit, la luminosité a du mal à percer à travers la brume. Nous arrivons à quelques mètres du lieu où j'ai repéré des bisons avec mon ancien compagnon de voyage.

Une masse se dessine à travers les branchages. Un bison, un superbe taureau, se tient sur la clairière. Sa toison est pleine de gouttelettes d'eau deposées par la brume. Derrière lui, en lisière, se tiennent trois autres bisons "taureaux". Ils rentreront à couvert au bout de quelques minutes. Nous repartons alors pour une autre zone. Arrivés sur la place, je repère un bison "taureau" qui se restaure. Nous l'approchons en longeant la lisière. Arrivés à 30 mètres, le bison constate notre présence mais apparemment, nous ne le dérangeons pas plus que ça !

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Nous percevons des bruits de branches cassées à 200 mètres sur la lisière, nous scrutons, mais en vain ! Puis, en regardant de nouveau notre bison occupé à se restaurer, une surprise de taille nous attend : il n'y a pas un bison, mais deux ! Le premier cachait le second.

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Ils partiront au bout de plus d'une heure d'observation, d'un pas nonchalant, en remontant sur la forêt et en coupant un petit boisement de bouleaux.

Nous repassons dans l'après-midi où nos deux bisons se tenaient ce matin. Des formes se détachent, une troupe se tient au même emplacement et nous dénombrons 17 individus. Elle est composée de vaches, veaux, génisses et, certainement, les mêmes taureaux vus le matin.

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Nous nous approchons alors qu'ils sont occupés à se restaurer. Ils partiront après une bonne demi-heure d'observation.

 

Le 21 novembre 2011

L'aube se lève tandis que l'on scrute l'horizon. Il nous semble distinguer des masses. Nous nous rapprochons et un bison passe devant nous et rentre à couvert.

Plus rien. L'endroit est désert et nous décidons de reprendre notre chemin pour un nouvel endroit où demeurent des géants : chênes plus que séculaires, tilleuls géants, épicéas démesurés, bouleaux aux allures de beaux chênes de chez nous, etc...

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Nous y trouverons moultes indices de bisons...

Après déjeuner, une petite balade le long d'une rivière, territoire d'un castor et je leur montre les indices de sa présence : notamment des arbres abattus, ou en cours d'abattage... terrier et non pas une hutte, à savoir que le castor européen fait plus volontiers des terriers que des huttes.

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Direction l'endroit de ce matin où nous avons entraperçu notre bison fantomatique...

Des silhouettes se détachent et l'on s'approche tout en longeant les arbres. Là, quatre magnifiques "taureaux". Ils hésitent à se mettre totalement à découvert mais finiront par se rapprocher. La nuit s'installe et nous laissons nos bisons à leurs occupations.

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En sortant du restaurant où nous venons de dîner, un hurlement retentit, puis un deuxième et encore un autre. Un loup hurle non loin, nous sommes à moins de 150 mètres de la forêt.

Il n'y a pas de doute possible, c'est vraiment un loup...

 

Le 22 novembre 2011

Il est 4 heures du matin, et nous partons pour la Biebrza. En traversant la forêt, nous rencontrons une troupe de six cervidés en plein milieu de l'asphalte, puis, aux abords d'un village, un renard furetant.

Arrivés aux premières lueurs de l'aube sur la grande tourbière, une magnifique surprise nous attend. Une femelle et son jeune, couchés non loin du marais à moins de 10 mètres de nous. La mère reste paisible alors que son jeune, plus inquiet, se relève et s'éloigne de quelques mètres. En voyant que sa mère n'a aucune crainte, il finit par se rassurer et se met à brouter.

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Ils finiront par disparaître dans une immense phragmitaie. Un busard Saint-Martin chasse au-dessus de la tourbière et plonge à plusieurs reprises, tandis qu'une buse pattue, posée dans un arbre, scrute l'horizon à la recherche d'un campagnol étourdi.

Plus tard dans la journée, nous irons voir une hutte de castor avec barrage et coupe de bois. Nous y repérons un endroit où se mettre à l'affût. Guère de temps se passera et nous surprendrons un pygargue aux abords de notre chemin.

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L'affût du soir ne tiendra pas ses promesses. Peut-être une autre fois...

 

Le 23 novembre 2011

Un voile vaporeux enveloppe le marais. Il fait à peine jour. Nous percevons des bruits de pas dans la phragmitaie au niveau de quelques bouleaux, des élans se déplacent mais impossible de les apercevoir. C'est dire la hauteur des phragmites quand on connaît la taille d'un élan (taille d'un cheval).

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En revenant de notre approche infructueuse jusque-là, une femelle et son jeune jaillissent devant nous pour rentrer aussitôt dans la roselière. Ils sont là, devant nous, à quelques mètres, statiques au milieu d'une trouée dans les saules...

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Nous les suivrons sur deux cent mètres puis nous les laisserons en paix vaquer à leurs occupations.

Le soir venu, mon compagnon désire se poster de nouveau au castor, tandis qu'avec sa compagne, je m'éloigne sur le chemin pour avoir une vue sur la tourbière. Nous sommes à peine à deux cents mètres des uns des autres mais nous ferons l'objet d'une cuisante défaite :

Pour le camp des castors 2  contre 0 pour le camp adverse.

Nous, de notre côté, nous avons quand même observé deux élans : une mère et son jeune, certainement les mêmes que ce matin.

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Le 24 novembre 2011

Ce matin, la grande vallée alluviale est dégagée et nous pouvons profiter de ces immensités à perte de vue. Au bout d'une bonne heure, nous repérons une silhouette noyée dans une phragmitaie boisée de bouleaux. Un élan se tient immobile dans l'espoir de ne pas être découvert. Un instant plus tard, un second nous apparaît, un jeune et sa mère.

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Après une longue observation, nous poursuivons notre chemin...

Vers 9 heures 30, nous prenons la route pour le parc national de Wigry. En traversant la Biebrza, nous rencontrons une femelle élan sur le bord de notre chemin.

Au bout de 2 heures de route, nous arrivons. Nous nous baladerons dans ces somptueux paysages que forment ces lacs forestiers.

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Nous trouverons une hutte de castor et de multiples indices...

Une autre découverte : un nichoir à nocturne, certainement pour une chouette de tengmalm ou chevêchette. De multiples espèces de passereaux seront observées : mésange boréale, mésange nonnette, charbonnière bleue, longue queue, bruant jaune, tarin des aulnes, etc...

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Mais aussi, harle bièvre, harle huppé, garrot à œil d'or, cygne, héron cendré, busard Saint-Martin, busard des roseaux, buse pattue, etc...

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Il est grand temps de reprendre la route en direction de la Biebrza. Arrivés à deux cents mètres de la demeure de notre hôtesse, un chevreuil s'écarte de la piste et nous regarde passer.

 

Le 25 novembre 2011

En traversant le marais dans la pénombre, une surprise de taille nous attend sur la route ou, devrais-je dire, en travers de celle-ci ! Trois arbres, et non pas des arbustes, font obstacle. Nos amis les castors ont bien travaillé dans le courant de la nuit. Il faudra serrer sur le talus pour passer avec notre véhicule.

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Je descends mon compagnon plus loin sur sa demande car il garde espoir d'entrapercevoir l'un de ces étranges constructeurs de barrage, hutte.... sans oublier aménageurs de zones humides...

Nous retournons 200 mètres plus loin où nous étions la veille. Nous avons une vue imprenable sur la tourbière. À peine garés, qu'une silhouette se découpe sur le marais dans l'obscurité, un élan suivi par son jeune. Ils pâturent tranquillement et nous les observons avant de les laisser en paix.

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Notre compagnon nous rejoint : le camp des castors 3 - contre 0 pour le camp adverse.

Nous reprenons le chemin pour la maison de notre hôtesse. En traversant une forêt marécageuse, nous surprenons une femelle élan et son jeune pataugeant.

Chez notre hôtesse, nous prenons notre copieux petit-déjeuner, puis nous ferons nos adieux. En effet, nous partons pour la forêt de Bialowieza, avec arrêt au parc national de la Narew.

Arrivés au sein même du parc, mes compagnons découvrent ce magnifique sanctuaire de la biodiversité Européenne. D'immenses phragmitaies, des méandres constituant presque un mini delta à perte de vue. Un aigle décolle d'un arbre mort à notre approche, a priori un pomarin. Dur à dire avec la distance et ce temps grisâtre, la lumière manque pour voir les détails.

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La luminosité commence à manquer. Il ne va pas tarder à faire nuit et il est grand temps de reprendre la route pour Bialowieza. Nous arriverons à la nuit tombée pour dîner et nous coucher, car demain, une longue journée nous attend !

 

Le 26 novembre 2011

Il fait nuit alors que nous sommes presque arrivés aux abords de notre affût pour le loup, quand une lueur point dans l'obscurité. Une voiture nous devance. Ce n'est pas la peine de continuer, nous rebroussons chemin, une demi-heure de perdue !

Sur le chemin du retour, un cri retentit, puis un autre. Un lynx feule non loin de nous et nous écoutons ses cris qui percent la nuit silencieuse. Une dizaine de feulements puis, de nouveau le silence, plus un bruit. Nous sommes à l'écoute essayant de distinguer le moindre mouvement, une ombre, mais en vain. Il fait trop sombre pour remarquer quoi que ce soit...

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Il recommence, puis ses cris rauques et puissants s'éloignent. En même temps, des mugissements de bisons se font entendre non loin, mais impossible de les distinguer dans cette pénombre. De nouveau le silence. La clarté apparaît petit à petit, perçant les ténèbres, et plus rien ne se passe. Nous reprenons notre marche.

Arrivés à la voiture, nous partons pour un autre secteur. En chemin, trois biches s'offriront à nos regards et, plus loin, une chevrette et ses deux chevrillards.

Peu de temps après, dans la grande sylve, deux superbes bisons "taureaux" se tiennent aux aguets. Ils sont majestueux, les seigneurs de la grande Bialowieza dans toute sa splendeur !

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Nous les approchons à moins de trente mètres. Ce sera l'une des plus belles rencontres de ce séjour. Nous les contemplons, ils s'éloignent et disparaissent entre les troncs des chênes tricentenaires...

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Plus loin, une biche et une bichette coupent une petite sente.

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En début d'après-midi, à la croisée de deux chemins, sept biches s'y tiennent. L'une d'entre elles porte un collier émetteur (radio trekking). Début septembre, j'avais déjà observé une biche porteuse d'un collier à environ 3 kilomètres à vol d'oiseau de cet endroit, peut-être la même ?

 

Le 27 novembre 2011

Nous traversons la grande sylve par une sente. Dans la pénombre, on distingue à peine les arbres. Un soufflement se fait entendre et une masse sombre traverse devant nous à une trentaine de mètres, tandis que deux ou trois autres, restées sur le bas-côté, rebroussent chemin. La masse sombre n'est autre qu'une laie (sanglier), qui se trouve maintenant coupée de ses jeunes. Elle se met à grogner pour nous intimider à plusieurs reprises et finira par disparaître dans l'épaisseur des taillis pour rejoindre les siens...

Nous traversons des sous-bois magnifiques au fil de notre approche, durant laquelle nous trouverons deux laissées de loup. Apparemment, d'après leurs excréments, ils ont chassé un chevreuil ou trouvé son cadavre.

Le soir, à l'affût, rien ne bougera. Revenus à notre véhicule, à peine deux cents mètres parcourus, qu'une dizaine de grands cervidés traversent devant nous pour disparaître dans la noirceur de cette nuit aux rigueurs hivernales !

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Le 28 novembre 2011

Durant toute la nuit, le grand vent a soufflé. Au petit matin, nous découvrons un véritable paysage apocalyptique : branches en travers des routes, arbres abattus sur les routes voire pire, sur les maisons, lignes électriques ou  téléphoniques rompues, voitures écrasées...

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Nous somme obligés de slalomer entre tout cela pour réussir à passer. Impossible de prendre les pistes forestières car des troncs et des arbres jonchent en travers, sans compter les innombrables branches un peu partout qu'il faut éviter. Le grand vent ne s'est guère calmé. Je me presse de nous faire sortir de la grande sylve et nous la contournerons, pour descendre, plus au sud, profiter des grandes plaines, tout en étant en sécurité.

Le vent a fini par tomber et les nuages s'écartent pour laisser place aux rayons du soleil et au grand ciel bleu.

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L'après-midi, nous irons sur l'une des rivières qui traverse la forêt pour y observer les musaraignes aquatiques nageant frénétiquement à la recherche de petites proies.

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Au crépuscule naissant, nous apercevons une loutre qui nage et plonge à plusieurs reprises. La nuit s'installe, il est grand temps de rentrer, demain, une longue route nous attend. Le voyage touche à sa fin.

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Le 29 novembre 2011

Nous prenons la route après un petit-déjeuner copieux, préparé par nos hôtes. Ce voyage se termine. Peut-être qu'un jour, nous serons de nouveau réunis, avec mes compagnons, sur l'un des sanctuaires de l'Europe sauvage...