Le brame de l'élan (Pologne) : Voyage Objectif Nature Du 24/09/2011 au 01/10/2011


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Faunes et paysages merveilleux sont au détour de chacun d'eux.

 

 

 

 

 


Le brame de l'élan (Pologne) : Voyage Objectif Nature

Du 24/09/2011 au 01/10/2011 - 2 participants

 

Le 24 septembre 2011

Mes deux compagnons me rejoignent à l’aéroport F.Chopin. Nous sortons de Varsovie et prenons la direction de la vallée de la Biebrza.

À peine arrivés à son extrémité sud, alors que nous longeons la grande vallée, sur le bord du chemin, une jeune femelle élan flâne dans les phragmites et nous l’observons tout en écoutant le chant des grues.

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Nous repartons à la nuit close en direction de la demeure de notre hôtesse. Nous avons à peine parcouru 3 kilomètres qu’un chien viverrin traverse tranquillement devant notre véhicule.

Arrivés chez notre hôtesse, mes partenaires prennent possession de leur chambre et nous passons à table pour dîner. Nôtre hôtesse vient me trouver en me disant que "sava" est là sur la fenêtre de la cuisine, tout en m’y entraînant. "sava" désigne une chouette en polonais, et là, en l'occurrence, une chouette effraie. Elle est bien là qui gratte le carreau de la cuisine comme pour y rentrer. Elle m’en avait déjà parlé, mais je ne l’avais jamais observée, juste entendue à maintes et maintes reprises pousser son cri autour de la maison presque chaque soir.  C’est son cri d'ailleurs qui lui a valu ce nom d’effraie.

 

Le 25 septembre 2011

Le jour pointe. La vallée de la Biebrza est plongée dans la brume. Rien, aucun mouvement ni même un bruit. D’un seul coup, un léger bruit dans les feuillages : une mère et son petit se restaurent en broutant les feuilles d’aulnes et de bouleaux.

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Après cette observation, nous partons sur un autre secteur dans l’espoir d’apercevoir un pygargue, ou autres espèces aviaires...   Arrivés sur place, nous repérons un pygargue posé dans des pins sylvestres. Il décolle et un second apparait. Puis un troisième, et enfin 4 pygargues planent au-dessus de nous. C’est plus que je ne l'espérais.

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Un épervier passera ainsi que des vols d’oies et de grues, sans oublier aussi que nous observons des grandes aigrettes et des hérons cendrés.

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Nous assistons à un superbe coucher de soleil sur le marais avec d’innombrables vols de grues se rendant au dortoir au sein de la tourbière.

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Sur le chemin du retour, un élan male se faufile sur la tourbière tandis qu’un autre brame non loin de là ! Il restera caché derrière des saules.

 

Le 26 septembre 2011

À l’aube, sur le chemin, une bécasse des bois se tient droite. Elle profite certainement de la chaleur du chemin. Elle finira par s’envoler au bout d’une quarantaine de secondes.

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Il est impossible de distinguer quoi que ce soit sur la tourbière. Une brume épaisse la drape entièrement. Nous retournons dans les sous-bois marécageux. Là, une femelle se nourrit tranquillement en broutant le feuillage des aulnes qu'elle rencontre sur son chemin. Son jeune est plus loin et pratique de la même manière que sa mère. Au bout d’une bonne demi-heure, nous décidons de nous déplacer un peu plus loin : une autre femelle procède de même que la première. Elle se nourrit aussi mais stationne dans une partie dense en aulnes.

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Nous faisons à peine 50 mètres que c’est un jeune mâle qui fait de même mais dans une partie nettement moins dense. Il viendra à une dizaine de mètres de nous et puis s’éloignera. Nous restons en sa compagnie 2 heures 30. Lors de cette observation, un épervier aura passé à plusieurs reprises.

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Durant l’après-midi, je les emmène au cœur de la Biebrza où nous observons un aigle criard planant. Tout en l'admirant, notre regard s’attarde sur une tache aux abords d’un buisson de saules : un jeune élan mâle se tient là. Il entrera à l’intérieur de ce buisson.

Nous allons le long de la rivière Biebrza, où là, un martin-pêcheur est en pleine activité piscicole. Deux oies à bec court nous passent au-dessus, et nous rencontrons deux grues cendrées dans une plaine. Il y a encore de beaux restes concernant la flore spécifique à la tourbière, comme ce trèfle d’eau encore en fleurs.

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Il est l’heure de l’affût. Nous repartons pour un endroit que j’aime tout particulièrement pour ses ambiances vespérales. À peine arrivés, qu'un aigle pomarin nous accueille. Le chant des grues nous bercera alors que des canards défileront sous notre regard par vagues successives. Il y a des sarcelles en grand nombre qui évoluent au son de la complainte des élans et de la clameur des cerfs. Plusieurs bécassines passent devant nous. Une ombre se détache dans le marais : un magnifique cerf, empanaché d'une très belle ramure, s’éloigne doucement et finit par disparaître dans l’obscurité...

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Et tout cela, dans un décor somptueux aux couleurs étincelantes...

 

Le 27 septembre 2011

Nous arrivons sur la tourbière. Une brume opaque nous empêche de voir à plus de 50 mètres. Le chant des grues retentit. Le brame d’un cerf raisonne non loin de nous puis celui d’un élan, il est juste à côté de nous ! Il apparait tel un fantôme à travers cette brume et se déplace sans un bruit. Nous le suivons : il s’immobilise puis repart sur ces pas.

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Il rentre à couver et ressort comme affolé. Il rentre un peu plus loin. En fait, il est tombé nez-à-nez avec le cerf qui bramait. Ni l’un ni l’autre ne s'y attendait, et les deux ont pris peur !

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Le jour se lève et les brames continuent d’envahir cet océan végétal, telles des vagues qui déferlent...  Des bécassines s’envolent au-dessus des carex : c’est une ambiance magique. Plus loin, un jeune élan de l’année est couché et, non loin de là, sa mère se trouve dans une haie d’aulnes en train de se nourrir.

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Elle se rapproche. Elle consomme les feuilles d’aulnes et de bouleaux, puis trouve des baies de fusain qui apparemment ne lui déplaisent pas du tout, bien au contraire, peut-être le dessert...

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Elle vient à un mètre de nous, puis repart sur la tourbière et rentre dans un bois d’aulnes. Là, elle trouve des champignons sur un arbre qu'elle consomme telle une épicurienne, petit à petit, comme si elle prenait le temps de déguster...

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Elle ressort sur la tourbière et vient se coucher à moins de 15 mètres de nous...

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Plus loin, un jeune mâle traverse une trouée entre deux phragmitaies (roselière), puis, dans une magnifique aulnaie, un superbe élan mâle est immobilisé. On s’aperçoit qu’il a un problème aux yeux, apparemment la cataracte. Cela ne l’empêche pas de nous repérer et de filer à l’anglaise...  Un épervier nous survole et disparaît dans cette forêt.

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L’après-midi, nous flânons dans le marais. Des multitudes d’oiseaux s’y trouvent : grandes aigrettes, hérons cendrés, oies de toutes sortes, une cigogne blanche, busards des roseaux, pygargues, etc, etc...

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Nous observons en lisière d’un bois plus de 500 grues cendrées en train de se restaurer dans une prairie.

 

Le 28 septembre 2011

2 heures 30 du matin. Nous prenons la route pour Bialowieza. J’ai réalisé le souhait de ce couple avec qui j’ai longuement conversé sur le fait qu’ils avaient longuement hésité entre le brame de l’élan ou Bialowieza. Vu qu'il s'agit d'un couple et que les deux sont d’accord, je leur ai donc proposé de les emmener pour une journée à Bialowieza.

Nous rencontrerons 3 renards sur notre route et un chien viverrin. Nous regarderons ce dernier s’éloigner dans une plaine.

Nous arrivons dans la grande sylve où il fait encore nuit. Il est 5 heures. Le chant d’une chouette hulotte retentit comme pour nous souhaiter la bienvenue. Petit à petit, la luminosité augmente : il est grand temps de réaliser le but de cette excursion, observer le bison d’Europe. Pari un peu fou en une journée, mais bon, ils auront toujours un aperçu de cette magnifique forêt dans le pire des cas !

Nous arrivons à la croisée des chemins, juste 400 mètres à peu du lieu où je pense surprendre le, ou les seigneurs de ces lieux enchantés !  Mais il fait encore trop sombre et nous devons attendre encore quelques instants. Ce serait dommage de ne pouvoir les distinguer et de les mettre en fuite.

Entre temps, un cerf brame à 50 mètres de nous, faisant tressaillir mes compagnons devant la puissance sonore de celui-ci. Il est là, je le distingue qui s’avance sur la sente. Ses bois sont de toute beauté et ma compagne de voyage l’observe, tandis que son compagnon ne le distingue pas.  Un hurlement s’élève de la forêt : un loup hurle dans le lointain. Quelle atmosphère magique en ces lieux !

Nous reprenons notre sente car en effet, la luminosité est devenue parfaite. Arrivés sur place, un taureau s'y trouve, un animal magnifique. Grâce à lui, nous sommes transportés à travers des âges farouches en pleine préhistoire lorsque les grands troupeaux d’herbivores se déplaçaient à travers toute l’Europe : Mammouth, rhinocéros laineux, élans, bisons, etc, etc...

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Nous l’observons un bon quart d’heure et il rentre à couvert. Nous faisons de même et nous contournons la prairie par les sous-bois, quand notre compagne nous interpelle : Là ! Un bison !

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Il s’enfonce dans la grande sylve, mais quelle observation !

Plus loin, nous percevons le sifflement des gélinottes. Au même moment, un cerf passe dans le sous-bois. Nous prenons la première sente dans l’espoir de l’observer de plus près. Le cerf finit par apparaître en face de nous, il porte les traces d’un combat, l’un de ses bois est brisé juste après l’andouiller de massacre.

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Nous transformerons cette approche par une promenade découverte de la forêt et mes compagnons seront impressionnés par la taille gigantesque de ses arbres. Nous assisterons aux passages migratoires très importants de grues cendrées, plusieurs milliers.

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Le soir venu, nous observons un jeune cerf, tout en assistant à la sérénade de ses congénères alors qu'une légère brume monte et enveloppe le paysage.

Sur la piste du retour, un blaireau apparaît dans les phares. Il court comme un dératé devant le véhicule puis disparaît dans la noirceur de la nuit.

Sur le chemin menant au restaurant, je devine qu’ils n’ont qu’une envie : rester jusqu’à demain. Je leur ferai donc la proposition. J’avais vu juste, ils sont ravis.

 

Le 29 septembre 2011

Nous retournons sur la même place que la veille dans l’espoir d’observer de nouveau notre bison. En face de celle-ci, sur la sente d’accès, une énorme masse se trouve devant l’entrée de la prairie. Notre bison est là à moins de 30 mètres. Il pâture tranquillement.

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Il restera presque une demi-heure avant de rentrer à couvert.

Sur le chemin qui mène à notre voiture, des sangliers passent, plusieurs adultes avec des marcassins.

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Nous reprenons la route pour la Biebrza !

À peine arrivés à la vallée, que nous repérons un élan mâle en compagnie d’une femelle avec deux jumeaux. Ils sont dans le cordon dunaire boisé de pins sylvestres et cela offre une scène grandiose durant laquelle nous les observerons plus d’une heure. En milieu d’après-midi, nous assistons à un grand moment d’émotion : la tétée !

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Les deux jumeaux se précipitent sur les tétines de leur mère. Quelle joie pour nous d’assister à ce moment privilégié de leur intimité !

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Nous les laissons en paix et nous continuons notre chemin. Nous verrons plusieurs centaines d’oies et de grues passer au-dessus de nous pour se rendre au cœur de la tourbière.

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La nuit s’installe et nous sommes à l’affût aux castors. Nous l’entendons, mais impossible de le voir.

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Sur le chemin du retour, un chien viverrin mange une grenouille. Nous rencontrerons aussi une rainette verte.

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Le 30 septembre 2011

Dernière matinée. Au petit jour, nous repérons un jeune élan mâle qui viendra à côté de nous tout en cherchant des jeunes pousses.

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Nous le laissons vaquer à ses occupations. Plusieurs vols d’oies nous survolent : beaucoup d’oies cendrées, et des moissons, quelques oies à bec court, sans compter les innombrables passages de grues : les migrations ont plus que commencé !

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Peu de temps s’est écoulé depuis notre rencontre avec le jeune mâle et là, c’est une très belle femelle qui se restaure au dépend des saules. Elle a un jeune mais qui restera caché derrière les buissons.

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En fin de matinée, nous partons pour une balade de 20 kilomètres à pied. Durant ce parcours, nous observons un pic épeiche qui recherche sa nourriture sur un arbre mort. Alors que nous l'observons, de grands corbeaux passent dans le ciel et le pic, conscient du danger, s’est mis à l’abri sous une branche.

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Parvenus à la moitié de notre balade, nous pique-niquons. Trois élans dans le lointain nous tiennent compagnie. Un peu plus loin, un faucon pèlerin passe. Tout en le scrutant, nous tombons sur un énorme élan mâle, l’un des plus gros que j’ai observé pendant ce voyage. Il  doit se trouver à 800 mètres, voire 1 kilomètre. Deux busards des roseaux se suivent au-dessus de la tourbière, tandis qu’un pygargue passe non loin de là. Un tambourinement se fait entendre : un pic-mar cherche sa nourriture sur l’un des rares chênes de cet endroit.

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En reprenant la voiture, quelques centaines de mètres plus loin, une laie et ses marcassins sortent des bosquets et viennent sur la piste.

 

Le 1 octobre 2011

Nous prenons la route aux alentours de 2 heures du matin. C’est la fin du séjour. Je prends la direction de Varsovie et pour la dernière fois, ils vont traverser la grande vallée. Nous aurons encore l'occasion de croiser un renard, un blaireau et 3 élans femelles à tour de rôle. Nettement plus loin, ce sera un chien viverrin et nous terminerons par une fouine.

Nous arrivons à l’aéroport de Varsovie et nous nous quittons le cœur serré après tout ces moments d’émotion partagés. À peut-être une autre fois sur l’un des magnifiques sanctuaires de l’Europe sauvage !

Pour ma part, je remonte dans 3 heures 30 sur la Biebrza pour la moitié du séjour, et l’autre à Bialowieza, avec mes nouveaux compagnons !